François de Menthon est un résistant, homme politique et un
Juriste français, né le
8 janvier 1900 à
Montmirey-la-Ville (
Jura) et décédé le
2 juin 1984 à
Annecy (
Haute-Savoie).
Agrégé de droit, il fut professeur à la faculté de droit de Nancy.
Avant-guerre
Il fut président de l'
Action catholique de
1927 à
1930.
La Résistance
En
1939, il demande à partir au combat. En
1940, il est blessé et fait prisonnier, mais réussit à s’évader et rejoint la Résistance dès 1940. Il reçoit à plusieurs reprises
Jean Moulin au château de Menthon-Saint-Bernard. Fondateur du mouvement Liberté à
Annecy, puis à
Lyon en
Novembre 1940 et éditeur de son journal clandestin, dont les deux premiers numéros ont été imprimés à Annecy et les suivants à
Marseille. Il fut l’un des responsables du mouvement « Combat » issu de la fusion de Liberté avec le mouvement fondé par Henri Frenay « Petites ailes de la France » fin
1941.
En 1943, il a ensuite rejoint le général de Gaulle à Londres puis à Alger où il est nommé Commissaire à la Justice au sein du Comité français de la Libération nationale d'Alger.
Haut-fonctionnaire
À la Libération, François de Menthon devient ministre de la Justice dans le Gouvernement provisoire de la République française du
général de Gaulle de septembre 1944 jusqu'au 8 mai 1945. Il s'est occupé entre autres du procès du
maréchal Pétain et de l'épuration des fonctionnaires collaborateurs du
Régime de Vichy. À un moment il fut vivement critiqué par les adeptes d’une épuration massive.
Puis il fut nommé, par le général de Gaulle, procureur au tribunal de Nuremberg. Il donna du crime contre l’Humanité la définition suivante : « crime contre le statut d'être humain motivé par une idéologie qui est un crime contre l’esprit visant à rejeter l’humanité dans la barbarie ».
OEuvre politique
Compagnon de la Libération, fondateur du MRP, il est député de la Savoie de
1946 à
1958. Du 24 juin au
16 1946 en France#décembre, il est ministre de l’Économie nationale dans le Gouvernement Georges Bidault (1). Il milite pour un régime parlementaire rénové.
Il se consacre aussi à la cause européenne et devient président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (alors Assemblée consultative) de 1952 à 1954. Il présente en cette qualité le premier drapeau étoilé officiel de la communauté européenne.
Ses positions contre de Gaulle, vont l'éloigner des postes ministériels après 1958 et d'une carrière politique qui s'annonçait comme prometteuse. Il retourne à l’enseignement universitaire à l’Université de Nancy et à ses mandats locaux. Il fut maire de Menthon-Saint-Bernard de 1945 à 1977 et pendant vingt-deux ans président de l'Association des maires et conseiller général.
Porté par des convictions politiques fondées sur idéal humaniste et chrétien, il fut aussi le fondateur du mouvement de la Jeunesse ouvrière chrétienne, car selon son fils Olivier de Menthon : « Il estimait que le rôle des catholiques était de participer à l'évolution de la société » et « La Foi était au coeur de son existence. »
Sa famille
Il a eu avec son épouse Nicole, six garçons :
- Bernard, agriculteur dans le département du Cher et maire de Levet, décédé en 2001 ;
- Jean, inspecteur des finances à Paris ;
- Jacques, décédé ;
- Étienne, viticulteur dans le Vaucluse ;
- Olivier de Menthon, propriétaire actuel du château de Menthon ;
- Sixte, professeur à Paris.
Livres
- La Loi sur l’indignité nationale - Imprimerie Moderne, Beyrouth 1944
- Le Procès de Nuremberg : l’accusation française - Office français d'Edition, Paris 1946
- Le Procès de Nuremberg, son importance juridique et politique - Éd. du Mail, Paris 1946
- Vers la Quatrième République - Éd. Hachette, Paris 1946
- L'expansion économique au service du progrès social - Imprimerie F. de Beroud, Paris 1951
Citations
- « La noblesse n'a que des devoirs et aucun droit. »